Description de l’ouvrage
Album-photos-en-mots du Grand Paris à l’ère de la pandémie du Covid-19. Récit de lieu, exploration de paysage urbain, portrait de ville.
Ce récit propose un tour de la proche banlieue parisienne à une époque où la vie urbaine est mise en sourdine. Le lecteur est promené dans le sens des aiguilles d’une montre en partant de Saint-Denis et terminant à ses portes, sur l’Ile Saint-Denis.
La vie professionnelle de l’autrice, normalement faite de déplacements européens et internationaux, se trouve immobilisée par la pandémie. Entre confinements répétés et semi-libertés de circuler accordées, elle entreprend de redécouvrir sa ville par chemins de traverse, en explorant à pied le Paris sis à l’extrémité des lignes du métro.
Le texte est fait d’évocations de lieux et de rencontres, ainsi que de confrontations avec des moments charnière de l’histoire de France dont les localités se situent en périphérie parisienne.
Se lisant par moments comme un inventaire de rue, le récit fait graduellement émerger un « paysage politique » de la ville. Paris y est vu depuis l’espace, la promeneuse navigue à l’aide de Google Maps de chantier en chantier de la nouvelle Ligne 15 du métro, faisant des dérives sur ce qui paraît parfois comme une mer urbaine à une époque où s’envoler pour des vacances à plage relève de l’interdit. Mais ce récit fait aussi parler le temps long pour mieux éclairer les tensions qui sous-tendant l’émergence du Grand Paris initié par Nicolas Sarkozy.
Au terme de ce véritable voyage de proximité émerge le portrait brut d’une ville mondialisée et multiethnique dont les bouleversements en cours n’en rappellent rien moins que ceux opérés par le pouvoir napoléonien au XIXe siècle, y compris la vision policière de la rénovation urbaine et leur irrépressible spéculation immobilière et financière.
Bien avant les émeutes de 2023 et les questionnements sur le Grand Paris soulevés par les Jeux Olympiques 2024, ce récit met en relief les oublis historiques et l’inconscient collectif qui façonnent l’espace urbain dans la métropole parisienne.
Son approche s’inspire de celles des Français Jean Rolin et Jean-Christophe Bailly mais aussi l’Américaine Rebecca Solnit, égérie du ‘paysage politique’, ainsi que de l’architecte Italien militant de la marche à pied et d’une urbanité humaine Francesco Careri.
Ce texte se veut aussi un hommage à Georges Pérec et ses inventaires de rue.